DECLARATION SUR LE SOMMET FRANCO-BRITANNIQUE

Juillet 2025

Nous, associations et individus engagé·es dans la solidarité avec les personnes bloquées à la frontière franco-belgo-britannique, condamnons sans équivoque la poursuite de la violence et de la sécurisation des frontières, telles que proposées par Starmer et Macron. 

Alors que le gouvernement français risque de céder à la pression du gouvernement britannique pour modifier son droit maritime  afin de se conformer aux interventions des forces de l'ordre, il a demandé  une étude au Comité interministériel de la mer afin d'autoriser l'intervention de celles-ci  en eaux peu profondes. Cette pratique, dangereuse et potentiellement mortelle, est pourtant interdite par le droit international de la mer. Pendant ce temps, les exilé·es continuent de risquer leur vie en traversant la Manche, faute d’avoir accès à des voies de passage sûres et d’une prise en charge adéquate de la part des autorités françaises. 

Il est essentiel que les responsables politiques des deux pays mettent un terme à ces actes de cruauté à la frontière, qui mettent la vie des gens en danger. Ils doivent au contraire permettre l’accès à des voies sûres aux personnes migrantes, et veiller au respect du droit maritime international et des droits de l’Homme.

En juin, la police a de nouveau été filmée en train d’attaquer des personnes à l'aide de gaz lacrymogènes pour tenter d'empêcher une traversée, ainsi qu’en  intervenant dans des eaux peu profondes pour empêcher les départs de bateaux.

Après l'échec d’une traversée, les personnes rapportent avoir été laissées dans des vêtements trempés, abandonnées par les services de l'État et obligées de retourner sur des lieux de vie éloignés - qui pourraient bien entre-temps avoir été détruits dans le cadre de la politique du « zéro point de fixation ». 

Par exemple, le 18 juin, la police française a expulsé un lieu de vie informel dans le nord de la France deux jours seulement après un week-end meurtrier au cours duquel trois personnes ont été tuées. Ce n'est que le dernier exemple en date de la violence des autorités françaises à l'égard des personnes exilées. 

Plutôt que de dépenser l’argent du contribuable en gaz lacrymogènes et en barbelés, les gouvernements anglais et français devraient agir autrement. Les personnes ont toujours migré et migreront toujours : nous appelons à la liberté de circulation pour toustes, maintenant.


Signataires :

L’Auberge des Migrants

CamCrag

Humans for Rights Network

Human Rights Observers

JCWI

Refugee Action

Migreurop

NANSEN, the Belgian Council for Refugees

Utopia56


¹https://humanrightsobservers.org/wp-content/uploads/2025/06/CP-commun-20.06.25-Violences-a-Loon-Plage-1.pdf